VINGTAINE DE L'HAÏTIANITÉ AU TOUR DU THÈME : 20 JOURS DE NOTRE HAITIANITE FACE AUX 110 ANS DE DOMINATION AMERICAINE

 20 JOURS DE NOTRE HAITIANITE FACE AUX 110 ANS DE DOMINATION AMERICAINE        

L’association culturelle Kalbas Ayiti et le Klѐb Asòtò mobilisent cette année sur la 9ѐme édition de l’évènement socioculturel baptisé vingtaine de l’haïtianité (20 jou sou Ayisyanite nou) sortant du 27 juillet, marquant la mémoire de l’occupation des États-Unis pour arriver au 14 Août, date marquant la mémoire de la cérémonie du bois caïman. Tout en ajoutant un dernier jour de restitution, soit le 22 Août marquant la mémoire de la révolte des esclaves. C’est cette triple mémoire qui tient la colonne vertébrale de l’évènement majeur et profond, inauguré depuis en 2016 avec le Bureau National Ethnologie (BNE).  

        Cette année ces deux associations (djougan) qui ont pour objectif commun, défendre l’haïtianité profonde de l’être haïtien à travers sa langue et leur culture, ont retenu pour thème : « Ansanm ansanm an nou reflechi sou 200 lanne depi dominasyon oksidantal la mete pye sou kou lonѐ nou ». C’est autour de ce thème qu’elles vont réaliser cette nouvelle édition. D’ailleurs, c’est un prétexte qu’elles en ont profité pour continuer la commémoration de la dette de l’indépendance où cette année marque les 200 ans de la signature de ce protocole d’accord ; et qui du coup, inaugure le jeu de domination dans une fourchette de néocolonisation  qui s’impose dans le pays depuis lors. Sans oublier, la commémoration du centenaire de l’écrivain psychiatre martiniquais Frantz Fanon comme une figure géante et majeure du projet décoloniale où la cérémonie du bois caïman, à travers son principe « NTU » du « MUNTU » congo avait inauguré. A noter que, le concept « moun » issu du créole haïtien vient étymologiquement du mot MUNTU, réclamant une libération spirituelle et profondément laïque chez les êtres humains. Pour Kalbas Ayiti et le Klѐb Asòtò, ce concept constitue le socle même du mythe fondateur de la nation.

         Etant donnée que la mémoire de l’occupation états-unienne renforce le projet de la domination occidentale sur la pensée sociale haïtienne dans son lieu impérialisme, cette année, disent-elles, l’évènement socioculturel vingtaine de l’haïtianité continue a scandé qu’on est sur la sellette de 110 ans de domination américaine qui bloque complètement le lieu de la liberté authentique des haïtiens. Autrement dit, elle bloque l’émergence authentique de la pensée sociale haïtienne qui réclame à la fois une nouvelle civilisation et un nouvel ordre mondial. Une domination qui contient trois phases dans son évolution qui sont :

1- La phase militaire allant de 1915 à 1934

2- La phase administrative allant de 1934 à 1946

3- La phase politique dans une souveraineté mitigée allant de 1946 à nos jours, où elle est subdivisée en deux sous-périodes. Une première allant de 1946 à 1986 et une autre allant de 1986 à date. Cette dernière est la phase de l’effondrement actuel où les puissances dominatrices voulaient redynamiser le système à leur manière.

        Par ailleurs, la résistance haïtienne qui commençait avec Goman, Cacos et Piquet ne cesse de continuer dans plusieurs niveaux et intensités jusqu'à aujourd’hui dans le but d’accoucher le projet de l’haïtianité profonde. Un projet qui vise la libération complète de l’être afin de lui sortir de la crise ontologique actuelle. Cette résistance existe encore, concluent-elles, à travers cet évènement dans le but de faire échec au projet de la contre révolution haïtienne qui s’impose encore.

     En sommes, Kalbas Ayiti et le Klѐb Asòtò renouvellent la nécessité d’une nouvelle élite haïtienne dans le sens de Jean Price Mars pour qu’elle puisse mettre fin à cette domination bicentenaire, renforcée par l’impérialisme états-unien, au profit du projet de la mounité universelle de la pensée sociale haïtienne qui se construit sous le joug de la liberté, de la souveraineté, du bonheur, de la justice, du bien-être et autres dans un paradigme décoloniale.

James FRANCISQUE

(509)40133420

jamesfrancisque@yahoo.fr