CORRESPONDANCE A CAMEAU
Cameau Zanmi m,
L'école au lieu de réveiller le génie qui sommeille en moi, elle a plutôt fait le choix de le boucanner. Je ne suis conscient qu'après le bacc, même là, j'ai l'impression d'emprunter le sentier qu'on m'a tenté de frayer qui s'est brouillé dans une impasse. J'ai été instruit dans une réalité qui n'est pas la mienne, j'ai compris mieux les mondes inconnus. Le prof me fouettait pour ce dont je n'arrivais pas à comprendre, que même lui, n'y était arrivé à cerner. Ce n'est qu'aujourd'hui que je me suis rendu compte que celui qui était sensé m'emmener s'était égaré. Saurais-je dire égarer quand il ne savait même pas d'où il allait, où s'était-il sensé nous emmener ? D'ailleurs, le ministre et consorts même de l'éducation se perdent dans le choix de l'école appropriée à la société qui les paient pour avoir la juste pensée de les emmener vers un lendemain meilleur. Ils ont de belles et grandes idées pour de belles et grandes écoles, mais les mesures se démesurent, les démesures se mesurent, alors ils se perdent dans la géométrie sociétale, dont aucune formule, ils ont en connaissance ne fonctionne... Les portes des écoles sont longtemps fermées, mais les coûts quotidiens restent un lourd fardeau pour la société, le budget s'accroît à chaque année fiscale, pour quel résultat ?
Les écoliers même en terminale, n'ont connaissance des raisons pour lesquelles, ils ont été école, leurs parents et même les inspecteurs de zone partagent cette ignorance, car aucun objectif réel n'a été défini pour déterminer les raisons pour lesquelles, on envoie des enfants à l'école. Et ce problème gravite les plus hauts échelons de la société, et atteint même la hiérarchie universitaire. Ils décident dans un tourbillon. Ils sont au milieu d'un grand carrefour, ne sachant quelle extrémité empruntée, mais ce qu'on peut leur donner comme crédit, ils aimeraient envisager la bonne.
Ce n'est pas aux parents de déterminer de pareils objectifs, mais à l'État, en fonction des besoins réels de la société et des années à venir. Je pense qu'on instruit à partir d'un projet social et sociétal, à partir d'une vision de l'état réel de la société. C'est la raison pour laquelle je ne pense pas que l'enfant doit ignorer les problèmes fondamentaux auxquels font face sa société, son pays. On ne peut espérer un lendemain meilleur avec cette école...
Te souviens-tu depuis quand j'ai écrit le texte ci-dessous :
FACE A LA NUIT
Combien de petits rois, combien de petits génies dans nos berceaux
Qui n’ont même pas encore embrassé leur premier mot Que la nuit en plein jour, fait la guerre de mille manières Qui ne sentent pas encore la chaleur du soleil de leur terre ?
Nos petits rois sont en train de devenir des fous
Dans nos rues de partout
Nos petits génies sont en train de devenir des crétins
Partout dans nos petits jardins
L’aptitude de nos petits rois et de nos petits génies sont en train de gaspiller
Parce que le jour est en train de se prélasser
La télé les crève les yeux et débraille leur esprit Leur crâne est rempli de salopri
Les tapages de bâbord à tribord sur nos trottoirs
Dans nos corridors, nos ruelles et nos couloirs
Tournent à l’envers, la morale de nos petits rois et nos petits génies
Ils sont en train de se nourrir de la lie
Sauvons nos petits génies ! Sauvons nos petits rois ! Que la société offre n’importe quoi.
Quelques un, peut-être, n’ont rien à foutre de cet opium
Car, leur petit habite de grand royaume
Sachez, cet opium est dans les hauteurs, là où il n’y a même pas de poussière
Il est partout, c’est comme l’air…
Partout, là où on parle du bon français, il se trouve même dans les églises
Même les lieux les plus sacrés ont une prise
Sauvons nos petits rois, et nos petits génies face à la nuit
Qui, en plein jour, fait le m’as-tu-vu
Tenons-les la main, quoique beaucoup sont rebelles Luttons pour les épargner cette gamelle.
Nos petits rois sont en train de devenir des fous
Dans nos rues de partout
Nos petits génies sont en train de devenir des crétins
Partout dans nos petits jardins
L’aptitude de nos petits rois et de nos petits génies sont entrain de gaspiller
Pare ce que le jour est en train de se prélasser
Tenons-les la main, pendant qu’ils sont en train de tâtonner
Qu’ils ne frappent pas leurs pieds…
Nous avons besoin des enfants cultivés et civilisés
Suivons leurs aptitudes et qu’elles ne soient pas gaspillées.
Apprenons-les à faire de la concession
Ne me demandez pas la raison
Car, il y en a dix milles
La réponse est dans la vie de la ville.
L'école proposée et accepté par la société n'est pas la sienne. Il faut, je pense de lui tirer la tête sous l'eau.
Livre: LE CAHIER DU SUICIDE
selauterb@gmail.com
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